Je ne suis pas climato-sceptique. Je ne suis pas facho. Mais je commence à comprendre le sentiment anti-woke.
Je suis dans un milieu bobo. CSP+, écolo, gens de gauche... Et depuis 3 ou 4 ans, ça ne rate pas, à chaque fois que je fais une soirée avec des amis, il y a forcément un moment moralisateur, qui est une critique de ma manière de vivre.
Je ne leur en veux pas. Ils ne sont pas revendicatifs au point de les appeler des wokes. Je dirais qu'ils deviennent tous éco-anxieux, et que ça vient du coeur. Sauf que ça coupe court à toute discussion sur des hobbies.
On arrive à parler d'avion de tourisme. Je dis que je connais quelqu'un qui emmène des gens, car pour garder sa licence il faut qu'il... OUI mais c'est trop polluant. (Discussion coupée court)
Impression 3D, je montre ce que j'étais en train d'imprimer : Dis donc, ça fait beaucoup de déchets plastiques, ça se recycle ? Non. C'est pas terrible pour la planète. (Spoiler : ça faisait 10g de déchets plastique)
Travail : Dis donc, ça fait loin 25 min de voiture pour aller à ton travail. Nous on y va en vélo. On amène la conversation sur comment tu pourrais améliorer ton trajet, en envisageant par exemple 2h de vélo matin et 2h pour rentrer le soir. Et tu fais bien un maximum de télétravail ? Et tu covoitures chaque jour ? (Spoiler : ils ont fait le tour du monde avec une année sabbatique de 8 mois)
On parle de cadeaux de Noël. Mes enfants souhaitent du matériel électronique : Il y a beaucoup de déchets électroniques. Nos enfants ne demandent pas ce genre de choses.
Chacune de ces anecdotes, c'est un couple d'amis différents. Il n'y a plus une seule fois où on n'atteint pas un point woke dans la soirée. J'en arrive à un point où je n'ai plus envie de parler de mes hobby.
Comme les autres, c'est quoi le lien avec les wokes?
Mon seul conseil n'en sera pas un, ce sera juste un partage d'expérience: ma moitié et moi choisissons soigneusement les personnes avec qui nous passons du temps, surtout le temps dit libre mais pas que. En bonus à ce non-conseil: aussi impopulaire que ça puisse sonner aux chastes oreilles de notre époque baignée d'amour et de tendre fraternité, nous n'hésitons pas rafraîchir ce tri aussi souvent que cela nous semble utile.
Sinon, pour info, lorsque nous avons pris conscience de la merde qui se profilait, ma moitié et moi avons cessé de prendre l'avion vers la fin des années 90s (et on a plus jamais mis les pieds dans un avion), on n'a pas de voiture non plus, on a choisi de vivre dans un tout petit appartement, on consomme le moins qu'on peut , on fait durer au max tout (y compris les fringues), on ne part plus en vacances dans des endroits exotiques (local-only, et pas très souvent) et, cerise sur ce gâteau des horreurs écolo-militantes, on essaye même de réparer un max de choses (par exemple en apprenant la couture, moi à 40 ans, et l'électronique et la soudure, à 50 piges passées ou en passant à l'open source pour l'informatique et jeter moins de matos parce que Apple a décrété qu'il était temps d'acheter un nouvel ordi ou qu'elle a décidé que pouvoir le réparer c'est trop has been).
Bref, Il y aurait donc un risque réel que si nous passions une soirée ensemble tu nous considères comme faisant partie de ce groupe de casses-bonbons... Sauf que, en réalité, non car nos choix personnels ce n'est pas un de nos sujets de conversation, ni pour les (rares) gens que nous fréquentons. Mais là on revient à mon tout premier non-conseil: (oser ?) choisir avec qui passer son temps.
Car, comme aurait pu dire Brassens,
Le temps (et qu'ils soient woke ou pas) ne fait rien à l'affaire,
Quand on est con, on est con.
;)
Si je renie mes amis à cause de ça, je vais vite ne plus en avoir aucun. Et puis un peu de contradiction de temps en temps, ça fait du bien.
Le lien avec les "woke", c'est que je commence à comprendre, sans adhérer, ceux qui se qualifient d'anti-wokes. Des cons qui vont sur-réagir aux discours moralisateurs. Je n'en suis pas là, mais des fois j'ai envie de répondre par des discours gras et provocateurs, par dépit, genre "Rien à battre, je pollue et je t'emmerde. Mon plaisir de la vie est de voyager en avion, de manger du bœuf et de brûler mes vieux pneus".
> Des cons qui vont sur-réagir aux discours moralisateurs.
Oui mais ça, c'est pas des woke, c'est juste des cons. Il y en a partout, de tous les bords politiques, avec toutes les morales existantes. Des cons qui vont te sortir qu'on peut plus payer les services publics et te demander si t'as vraiment envie que l'économie s'effondre "en taxant les riches", des cons qui vont te dire qu'il y a trop d'immigrés et si t'es prêt·e à en accueillir chez toi "puisque tu veux accueillir tout le monde", des cons qui crachent sur les grévistes en disant "moi au moins j'ai la valeur travail".
Quand tu utilises le terme woke pour parler des gens non pas pour le contenu mais pour leur comportement, tout en ne ciblant que des personnes qui ont un contenu identique, c'est malheureusement un amalgame fabriqué de toute pièce par celles et ceux qui sont légitimement contre ce qui est avancé par les mouvements progressistes: contre le féminisme, contre l'antiracisme, contre tout ce qui permet aux personnes LGBT de mieux vivre, etc...
"anti-cons" est un peu plus précis dans ces cas là, j'ai l'impression
@france