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[–] Libb@piefed.social 5 points 2 weeks ago* (last edited 2 weeks ago)

Plusieurs petites choses sympathiques:

  • Jules Verne, 'Voyage au centre de la terre'. C'est un bouquin qui a pas mal de défauts (comme presque systématiquement avec l’ami Jules, et qui suis-je pour oser critiquer) mais c'est aussi un de ceux qui se lisent encore le mieux, à mon avis toujours.
    (Axel, le narrateur décrivant son oncle, géologue et prof à l’université dès les première spages du roman) Non pas qu’il se préoccupât d’avoir des élèves assidus à ses leçons, ni du degré d’attention qu’ils lui accordaient, ni du succès qu’ils pourraient obtenir par la suite ; ces détails ne l’inquiétaient guère. Il professait « subjectivement », suivant une expression de la philosophie allemande, pour lui et non pour les autres. C’était un savant égoïste, un puits de science dont la poulie grinçait quand on voulait en tirer quelque chose : en un mot, un avare.
    En passant, c'est très inquiétant de réaliser la différence dans le niveau de compétence (grammaire, vocabulaire, entre autres choses) qui était attendu des jeunes et des moins jeunes lecteurs de l'époque (1870, quelque part par là) comparé à ce qu'on est en droit d'espérer aujourd'hui des lecteurs.
    L'Education Nationale a tellement profondément échoué dans sa mission… d’éducation, que ça en ferait une guignolade sans pareil si ce n'était pas d’abord une tragédie qui va se payer terriblement cher. Le plus triste c’est que ce n’est pas nous, les ‘vieux’ qui sommes pourtant responsables de cet échec terrifiant et duquel il n'y a aucune certitude que nous pourrons nous sortir, ce n'est pas nous qui allons en payer le prix. C’est toute cette jeunesse à qui nous aurons permis de ne rien apprendre ou presque, à l’école mais aussi presque partout ailleurs, et surtout pas à lire, par peur de lui demander de subir la moindre contrariété.
  • De la poésie. Un peu de Milton, 'Paradise Lost'.
    Nine times the Space that measures Day and Night
    To mortal men, he with his horrid crew
    Lay vanquisht, rowling in the fiery Gulfe
    Confounded though immortal: But his doom
    Reserv'd him to more wrath; for now the thought
    Both of lost happiness and lasting pain
    Torments him; round he throws his baleful eyes
    That witness'd huge affliction and dismay
    Mixt with obdurate pride and stedfast hate:
    At once as far as Angels kenn he views
    The dismal Situation waste and wilde,
    A Dungeon horrible, on all sides round
    As one great Furnace flam'd, yet from those flames
    No light, but rather darkness visible
    Serv'd onely to discover sights of woe,
    Regions of sorrow, doleful shades, where peace
    And rest can never dwell, hope never comes
    That comes to all; but torture without end
    (j’ai copié-collé ces vers (Livre I, v 50-67) d’un site web, l’édition Everyman’s que je lis propose le poème dans une orthographe plus contemporaine).
    On ne lit jamais assez de poésie, dans n’importe quelle langue qu’on a la chance de pratiquer. D’ailleurs, si vous êtes plus tenté de lire un poète francophone, et peut-être aussi disons par un poète un peu moins poussiéreux que l’ami Milton (il a écrit son ‘Paradise’ courant du 17e siècle, ce dinosaure édenté), après mûre réflexion (aka, j’ai tendu la main et sorti un livre presque au hasard de mon rayon poésie), je me fais une joie de vous suggérer Emile Verhaeren (19e siècle, comme promis c’est bien plus récent celui-là est à peine poussiéreux dans les coins). Voici un extrait de ‘Les campagnes hallucinées’ :
    Celui qui n’a rien dit
    Est mort, le coeur muet,
    Lorsque la nuit
    Sonnait
    Ses douze coups
    Au coeur des minuits fous.
  • Un peu de Thucydide 'La guerre du Péloponèse'. Un pavé, mais aussi le texte que je recommanderais à n’importe qui désireux d’en savoir un peu plus sur la période, un bon bouquin qui s’il n’a pas la rigueur de certains de nos ouvrages d’historiens contemporains, bardés de citations et de références bibliographiques, a toujours le rare mérite d’être non seulement très plaisant à lire mais aussi et surtout d’avoir amorcé ce travail vers plus de rigueur que nous sommes censés pouvoir apprécier à sa juste valeur. Pour celle/celui qui hésiterait entre les différentes éditions disponibles, le Folio n’est pas un mauvais choix. Par contre, si vous trouviez déjà Verhaeren poussiéreux et l’ami Milton franchement dinosaurien, pour le coup vous vous vous approchez dangereusement des toutes premières minutes juste après le Big Bang, là, vu que ce con de Thucydide a écrit (sans ordinateur, et sans abonnement cloud, quel loser) son bouquin aux alentours de -400. Je ne me souviens pas trop de ce que je faisais cette année-là, perso. Probablement, je jouais aux Lego dans ma chambre. Ou alors je parcourais avec un intense respect académique les magazines cochons que mon père cachait si mal dans sa bibliothèque autrement très sérieuse.
    Cette histoire de la guerre entre les Péloponésiens et les Athéniens est l’oeuvre de Thucydide d’Athènes. L’auteur a entrepris ce travail dès le début des hostilités. Il avait prévu que ce serait une grande guerre et qu’elle aurait plus de retentissement que tous les conflits antérieurs. Il avait fait ce pronostic en observant que, de part et d’autre, les États entrant en lutte se trouvaient dans tous les domaines à l’apogée de leur puissance. Il constatait d’autre part que tout le reste du monde grec ralliait l’un ou l’autre camps. Ceux qui ne prenaient immédiatement parti, se disposaient à le faire. Et fut en effet la crise la plus grave qui eût jamais ébranlé la Grèce et, avec elle, la majeure partie de l’humanité en ressentit les effets.
    On lui laissera le soin de défendre ses opinions sur la portée universelle ou presque de cette guerre (qui ne fut effectivement pas complètement anecdotique), mais je trouve que ça reste une excellente façon d’introduire le sujet. Presque autant que ceci qui, à mon avis, reste indétrônable :
    « Ce que j'écris est ce que je considère comme vrai ; car les traditions des Hellènes sont multiples et, à mon sens, ridicules » (Hécatée de Milet, Généalogies, merci Wikipedia)
  • Et, enfin, dernière lecture de cette semaine : beaucoup (trop) d’annonces immobilières, vu qu’on cherche à quitter Paris pour s’installer… juste à côté, dans le sud de Paris ;)