On a tous ce collègue (ou ce client) qui parle de “crypter un fichier” avec assurance. Et, avouons-le, on l’a tous dit au moins une fois sans trop se poser de questions. Pourtant, derrière ce petit mot se cache une vraie querelle de langage entre puristes, techos et dictionnaires. Heureusement, chiffrer.info est là pour remettre un peu d’ordre — et beaucoup d’ironie — dans tout ça.
Un mot qui a hacké la langue française
Le verbe “crypter” fait grincer des dents depuis des décennies. Jugé longtemps comme un anglicisme mal déguisé (issu de to encrypt), il a pourtant infiltré peu à peu notre vocabulaire, au point de finir… dans le dictionnaire.
Petit retour en arrière :
🧮 Avant 2000 : “Crypter” est un mot banni par les linguistes et les informaticiens puristes. Le mot correct est “chiffrer”. Point.
💻 Années 2000 : avec la TNT et les fameuses “chaînes cryptées”, le mot explose dans les médias. Il devient familier, voire incontournable.
📚 2013–2014 : le mot entre dans Le Petit Larousse illustré puis dans Le Petit Robert. Consécration officielle.
🏛️ Aujourd’hui : l’Académie française le tolère... du bout des lèvres. Elle continue de recommander l’usage du verbe chiffrer, plus précis techniquement et historiquement.
💡 À retenir
Crypter signifie étymologiquement “rendre secret” (comme dans cryptographie), mais dans le domaine technique français, chiffrer est le terme approprié pour désigner l’action de transformer une information en une donnée illisible sans clé.
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